Installée en Nouvelle-Calédonie, la société Aedes System est spécialisée dans les dispositifs de lutte contre les moustiques. Dans cette région qui n’est pas épargnée par les épidémies de dengue et de chikungunya, toute innovation dans ce domaine relève de la santé publique. Les moustiques vecteurs de ces virus sont casaniers : leur champ d’action excède rarement un rayon de 25 mètres autour de leur gite larvaire d’origine. Un moustique qui vous pique est donc souvent né chez vous, dans des eaux stagnantes.

L’idée de Christophe Put et Thierry Suviri, les deux dirigeants d’Aedes, c’était donc d’empêcher l’installation des gites larvaires : autant prendre le problème à la base. En 2012, ils ont imaginé un dispositif à installer dans les gouttières, à mi-chemin entre le filtre et le bouchon, à la fois suffisamment poreux pour laisser passer les eaux de pluie et suffisamment dense pour éviter aux moustiques de passer, donc de pondre. Naturellement, il fallait pour cela un matériau imputrescible, sans risque pour la santé ni pour l’environnement et capable de s’agglomérer aisément. Instinctivement, les deux associés se sont tournés vers les granulats de caoutchouc et ont fabriqué un prototype, baptisé « Aglostic ».

Aglostic 1   Aglostic 2

L’expertise d’Aliapur en R&D

Si ce prototype était techniquement concluant, il restait plusieurs interrogations quant à son degré d’efficacité. La porosité du filtre permet-elle malgré tout de retenir toutes les larves des moustiques ? L’eau de pluie passe-t-elle suffisamment rapidement à travers pour ne pas déborder des gouttières ? Le dispositif sera-t-il intègre et pérenne dans le temps ? Pour répondre à ces questions, Aedes s’est mis en quête de plusieurs experts, afin de passer à l’étape suivante : transformer un prototype prometteur en un produit fini commercialisable. C’est ainsi qu’Aliapur a été sollicité pour fournir de l’aide en Recherche & Développement.

Certes, les quantités de granulats utilisées pour la fabrication de ce dispositif ne sauraient rivaliser avec les volumes nécessaires aux voies de valorisation historiques comme les gazons synthétiques et les sols sportifs. Mais Aliapur n’en a pas moins été séduit par l’originalité de la démarche et le caractère innovant de cette application. « Courant 2014, nous avons demandé au Centre de Transfert Technologique du Mans (CTTM), avec lequel nous travaillons régulièrement, de faire une étude approfondie sur ce dispositif, explique Jean-Philippe Faure, Directeur R&D d’Aliapur : la taille de granulats à utiliser, le choix du liant, la résistance mécanique du dispositif, la vitesse d’infiltration et d’écoulement des eaux, la qualité du drainage, l’innocuité sanitaire et environnementale des eaux ainsi filtrées… »

Financée par Aliapur, l’étude a duré près d’un an et a scientifiquement validé les choix techniques d’Aedes pour son dispositif. Depuis, Aedes collectionne les récompenses et, soutenue par la BPI France, travaille activement au déploiement de l’Aglostic. Aliapur, pour sa part, a obtenu l’exclusivité de la licence d’exploitation du brevet pour la métropole et les Antilles en échange du financement d’une année d’études et de tests. La filière recherche donc aujourd’hui des partenaires industriels prêts à exploiter ce brevet, en particulier dans les secteurs du bâtiment et de la lutte contre les nuisibles.

 

Société anonyme exécutant une mission d’utilité publique définie dans le Code de l’Environnement, Aliapur est la filière leader de valorisation des pneus usagés. Ses actionnaires fondateurs sont Bridgestone, Continental, Dunlop Goodyear, Kléber, Michelin et Pirelli, qui sont également ses premiers clients.Depuis 2004, Aliapur est en charge de la collecte et de la valorisation de 75% des pneus usagés laissés chaque année par les consommateurs dans les garages et les centres auto, soit l’équivalent annuel de 40 millions de pneus de voiture. Aliapur assure la collecte auprès des détenteurs et distributeurs, le regroupement, le tri, ainsi que la valorisation matière et énergétique. La société exécute cette mission dans la limite des tonnages mis sur le marché par ses clients l’année précédente.